Racialisme

De Europe Politique
Révision de 7 juin 2020 à 22:10 par Ldeboissieu (discussion | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Définition

Le racialisme prône, au nom du "droit à la différence", la préservation de l'identité des groupes raciaux et ethniques supposés contre tout métissage. Ce dernier est alors perçu comme du racisme en ce qu'il nierait et retirerait à chaque groupe racial et ethnique supposé sa nature propre.

Contrairement aux racistes, les racialistes n'établissent pas de hiérarchie entre les groupes raciaux et ethniques supposés. Pierre-André Taguieff parle donc au sujet de la Nouvelle Droite de "racisme différentialiste" par opposition au "racisme inégalitaire"[1]. Le terme "racisme inégalitaire" s'apparentant à un pléonasme, il est préférable d'employer le mot racisme pour son "racisme inégalitaire" et le mot racialisme pour son "racisme différentialiste".


Mouvements racialistes en France
mouvement remarque
Groupement de Recherche et d'Études pour la Civilisation Européenne (GRECE) Extrême droite
Terre et Peuple (TP) Extrême droite
Institut Iliade Extrême droite
Fondation Polémia Extrême droite
Bloc Identitaire (BI) Extrême droite
Parti de l'In-nocence (PI) Extrême droite
Carrefour de l'Horloge (CDH) Extrême droite, droite
Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN) Apolitique
Parti des Indigènes de la République (PIR) Extrême gauche


Extrême droite

Le racialisme a notamment été théorisé dans les années 1970 par la Nouvelle Droite (GRECE).

Il a été repris dans les années 2000 par le courant dit "identitaire", pour qui la couleur de peau est une composante de l'identité à préserver.


Citations

"Il n'y a aucune hiérarchisation des races dans Mwasi, nous revendiquons uniquement le droit d'avoir un espace entre nous où nous puissions nous sentir en sécurité, et où il nous est possible de mettre notre temps au profit de notre lutte plutôt que de le consacrer à de la pédagogie (en répondant par exemple aux nombreuses questions sur la non-mixité et l'existence ou la non-existence de l'oppression des hommes par les femmes et des blanc.he.s par les personnes racisées). Il est intellectuellement malhonnête de pointer du doigt le communautarisme des groupes opprimés dont le but principal est de lutter conte l’oppression, mais de ne pas évoquer le communautarisme dominant, celui des blanc.he.s, qui leur permet de conserver leur position dominante en société (...) Ce n'est pas le fait de parler de race qui est raciste mais le fait de les hiérarchiser entre elles... nuance. De plus, nos expériences de Femmes Noires nous confrontent quotidiennement à des discriminations liées à notre couleur de peau. Si le discours républicain et universaliste tente d'invisibiliser la race, nos vécus nous rappellent qu'elle existe politiquement et socialement."

Collectif Mwasi (réservé aux "femmes cisgenres et transgenres noires/métisses africaines et afro-descendantes"), 2014.


"Les "stratèges" parisiens du Font national devraient tout de même se rappeler que si des millions de Français, et parmi eux de très nombreux Niçois, ont apporté leurs voix au FN lors des élections présidentielles de 2002 ce n’est certainement pas pour plébisciter la société multiraciale! L’évolution jacobine et assimilationniste du FN nous permet une fois de plus de réaffirmer notre différence et notre spécificité identitaire."

Philippe Vardon, Catarina, 2007.


"Les contacts que j'ai eus avec les Noirs aux États-Unis, les Arabes au Proche-Orient, ont été passionnants. Mais l'intérêt que je porte à ces cultures, si vif qu'il puisse être, ne me permettra jamais de les apprécier de l'intérieur. C'est pourtant cela qui me permettrait de vraiment les comprendre. Il faut donc nous résigner à admettre l'existence d’un seuil dans la compréhension «interculturelle». En ce sens, globalement parlant, toute appartenance raciale est un avantage par rapport aux valeurs propres à la race à laquelle on appartient: ici, le sociologue et l’anthropologue se donnent la main. (...) Prenons [l'exemple] des Noirs américains. Ils ne représentent que 12% de la population des États-Unis. Leur «intégration» signifie, en termes clairs, leur assimilation, c'est-à-dire leur disparition dans le melting-pot américain, en sorte qu’ils n'auraient échappé à l’esclavage et à la ségrégation que pour perdre, «en douceur», leur personnalité."

Contre tous les racismes, Alain de Benoist, Éléments n°8-9, 1974


"Un racisme intelligent, qui a le sens de la diversité et des ethnies, est moins nocif qu'un antiracisme intempérant, niveleur et assimilateur."

Raymond Ruyer, Les nuisances idéologiques, Calmann-Lévy, 1972.


  1. De l'inégalité biologique à la différence culturelle, Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle droite, Jalons d'une analyse critique, éd. Descartes & Cie, 1994.